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Annexe : La présence intermittente des Bonzes

Deux cultes se côtoyant, la pagode connut un temps deux responsables : une femme bouddhiste que l’on pourrait qualifier d’orthodoxe et une bà dông dên, (dame servante gardienne du temple), bouddhiste également mais aussi servante des génies. Plus tard, le nombre des fidèles diminuant, la bà dong dên, avec l’accord de l’ensemble, prit seule la responsabilité de l’entretien et du bon fonctionnement de la pagode.
Cependant, afin de respecter la tradition dévolue aux hommes de l’enseignement bouddhique, certaines femmes s’adressèrent, en 1965, à une pagode parisienne pour qu’un bonze vienne régulièrement pendant quelques jours présider aux prières et assurer les enseignements.
Plusieurs bonzes, attachés à différentes pagodes françaises se partagèrent ainsi les enseignements, certains faisant de courts séjours à Sainte-Livrade, tandis que d’autres, à partir des années 1980, s’y s’installèrent durablement.

L'un deux, Maître attaché à la pagode de Champigny, effectuait trois ou quatre séjours par an au CAFI entre les années 1960 et 1980. Enseignement et prières se déroulant chez une disciple qui le logeait, ce bonze ne fréquenta pas la pagode du CAFI car, pour cette femme qui se réclame du « vrai bouddhisme », « ce n’est pas une vraie pagode, c’est pour le lên dông, c’est un temple, pas une vraie pagode ! ».
Au cours de cette même période, un autre bonze de la région parisienne vint, lui aussi épisodiquement jusqu’en 1974.

Il fut remplacé par un autre, plus jeune, qui s’installa à Sainte-Livrade en 1983 pour s’occuper à plein temps de la pagode et de ses fidèles qui, suivant la tradition, pourvoyaient à ses besoins matériels. Il avait toujours refusé de s’installer au CAFI. Il logeait dans une chambre en ville et faisait chaque jour à vélo le trajet entre la ville et la pagode. Il quitta Sainte-Livrade en novembre 1997. C’est depuis son départ, regrette l’une de ses disciples, que la pagode reste presque tout le temps fermée.

Après un séjour de dix-huit ans à Sainte-Livrade, ce bonze, tout comme ses homologues, semble avoir laissé peu de souvenirs dans la mémoire des habitants du bourg. Une discrétion voulue car, selon une disciple, aujourd’hui gardienne de la pagode « il ne voulait pas parler, être en photo, parler politique, il était toujours à la pagode, il priait, il vivait pauvrement, mangeait une fois par jour, suivait vraiment la tradition et c’est tout ! ». Ce bonze s’accommodait, mieux que le Maître de Champigny, de la présence des Génies. Les jours de cérémonies aux Génies, il désertait la pagode et à l’issue de la cérémonie, les servantes des Génies, également bouddhistes, nettoyaient très soigneusement la pagode avant son retour : « après lên dông, on nettoyait tout, très bien, on mettait les baguettes parfumées, pour faire partir l’odeur de la viande, parce que le bonze ne mange pas la viande ! ». De plus, son origine géographique commune avec les fidèles semble avoir joué en sa faveur : « c’est un homme du Nord (Vietnam), il fait les prières de la même manière que les dames du camp, l’accent et les chansons ! ». Un atout qui manquait, à son avis, au troisième bonze arrivé dans les années 1980, un « Saïgonnais » ;  une critique moins sévère que toutes celles dont il fit l’objet de la part des bouddhistes, hors de son cercle de disciples.

Dans la décennie 1990, un jeune bonze fut logé au CAFI pendant quelques années et bénéficia des dons des disciples, ce qui ne fut pas sans créer de tensions parmi les enfants qui estimaient que les dons étaient un peu trop généreux, procurant un niveau de vie et de confort supérieur à celui attendu pour un moine. Ce moine fut le dernier à séjourner au CAFI, depuis lors, les bonzes qui assurent les cérémonies font le déplacement depuis Bordeaux.

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