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Annexe : les mariages

Les mariages non mixtes et les mariages mixtes à Sainte Livrade.

Source : registre des mariages de la mairie de Sainte-Livrade et informations directes

 

 

1950-59 1960-69 1970-79 1980-89 1990-97 Total
Unions non mixtes 14 35 17 06 01 73
Unions mixtes 16 37 56 24 12 145

Quelles sont les causes d’une telle tendance ? Le profil sociologique particulier de ce groupe peut en partie l’expliquer :

Les familles des Français d’Indochine étaient déjà constituées de couples mixtes : franco-asiatiques, parfois eurasio-asiatiques.
Par ailleurs, ils se démarquent des autres migrations par leur position sociale dans le pays d’origine ; les pères, le plus souvent, étaient au service de l’État français, fonctionnaires ou militaires, statuts qui, sans être très élevés étaient néanmoins valorisants.
Enfin, les contraintes culturelles, religieuses particulièrement, semblent peu peser, la majorité des Français d’Indochine étant catholiques, les bouddhistes formant une fraction non négligeable mais minoritaire.

Composition des unions mixtes des rapatriés d’Indochine et de leurs enfants entre 1956 et 1997

Source : registre des mariages de la mairie de Sainte-Livrade et informations directes

Union avec Français Italiens Espagnols Maghreb Portugais Polonais Franco/italien Franco/espagnol Allemand États Unis
  98 15 07 03 dont 1 Harki 01 01 11 04 03 01

 

Dans les familles du CAFI, certains parents semblent avoir favorisé l’union de leurs enfants avec des Français plus par souci d’intégration à la société française que réelle inclination comme le montrent les exemples de cet Eurasien de 35 ans dont la mère : «  a préféré qu’on épouse des Françaises mais elle n’arrête pas de nous dire que les meilleures femmes, ce sont des femmes asiatiques, pour un intérieur. C’est assez ambigu ! Je pense que c’était dans leur esprit à l’époque, peut-être une intégration. Avoir un époux, une épouse française, c’était peut-être plus facile ? Mais dans leur tradition, c’est la femme asiatique qui serait la meilleure femme d’intérieur ».

Si dans tous les groupes, le conjoint français est le plus recherché, dans certains cas, il doit aussi être un « vrai Français ». Ainsi les parents de cette Eurasienne qui a épousé un fils de migrants polonais né en France, auraient préféré qu’elle se marie, comme ses autres sœurs, avec un « vrai Français… parce que les Polonais, ça boit ! ». Notons que les sentiments négatifs sont parfois réciproques, cette même femme par exemple n’a pas été bien accueillie par la belle-mère polonaise qui aurait préféré une bru française ou au moins « une Blanche ».

Certains des descendants des Français d’Indochine, eux-mêmes, particulièrement ceux qui ont grandi dans le centre d’accueil, n’envisagent pas leur conjoint parmi les membres du groupe car disent-ils, ayant vécu leur enfance dans la très grande proximité de la vie du camp, ce sont plutôt « des copains-copines, des frères et sœurs ». Une femme issue du CAFI : « Pour nous, c’était SURTOUT PAS un gars du camp ! Epouser un Français, c’était sortir d’ici. C’est vrai que les parents n’avaient pas beaucoup d’argent, ils vivaient sur des aides. Les garçons d’ici, ils avaient une sale réputation de machos. En épousant un Français, quelqu’un de l’extérieur du camp, la vie serait meilleure. C’est ce qu’on pensait. »

Dernier point, les femmes restent proportionnellement plus nombreuses que les hommes à avoir contracté une union hors de leur groupe : parmi les rapatriés ou leurs enfants issus du CAFI, 45,5% des hommes et 54% des femmes ont contracté un mariage mixte à Sainte-Livrade entre 1956 et 1997 (source : registre des mariages de la mairie de Sainte-Livrade et informations directes).

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